Extrait de l'herbe noire de François Coudray, peintures de Jean-Michel Marchetti
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Extrait de Quoi la musique d'Emmanuelle Laurent, dessins d'Anne Roche
"Il y a les pieds. Il y a le sol.
Et, entre les pieds et le sol, rien. Un corps dur. Des pas rapides. Vite enchaînés l'un à l'autre sans attendre, sans faire attention à ne pas heurter, à ne pas tomber.
Des pas qui ne font plus chemin."
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Extrait de L'être sylve de Lleann, dessins de Jean-Gilles Badaire
"en relief adéquat, baumes à portée de voix,
il cuit un pain des morts et enfouit près des tombes
la syntaxe bleuie, l'échelle du récit"
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Extrait de une cicatrice de Pierre Bastide
Et voilà qu'aujourd'hui, revenu dans ma vie de l'autre côté de l'amer, dans cet autre présent de l'espace mental, je me prends à rêver de ce que j'ai raté. Au lieu de regarder, au lieu de lire ce qui m'était offert, sur la page murale dont le présent me faisait présent, j'avais voulu revoir ce qui était dans ma tête, et qui n'existait plus...
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| (livret) |
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je ne sais pas dessiner la nuit
dans son sommeil
ce qui remue dessous la cosse
qui démange
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Extrait de Estives de Romain Fustier, peintures de Patricia Monbel
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| (peinture originale) |
un sentier coupant les pâturages voici les estives semées de moutons de
mai à octobre qu'on découvre au détour d'un virage on s'arrête à cette
altitude
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Extrait de Visages de Jean-Louis Clarac, dessins de Catherine Dupire
soleils recommencésils sont mille et cinq visages
sans compter
tous les autres
aux mille et six visages
dans le tourbillon de
la vie à la mort
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Extrait de Plus tard, il pleut de Daphné Van Hansen, peintures de Simon Ortner
plus tard, il pleut
l'encre fond sur la page
laissée là sur la table
du jardin calme
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Extrait de Arrêt dans la montagne d'Alain Freixe, peintures de Francine Irissou (2014)
quand ce qui montedes blocs de pierre
rencontre cette lumière
en crue
qui dévale les pentes
du ciel
tout est dans le heurt
le choc
la perte de l'un
dans l'autre
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Extrait de Perfusion d'obscur de Francis Coffinet, photographies de Mireille Pélindé Rian (2014)
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| (tirage photographique avant photocopie) |
corps impur -
rémanence du poème.
Je tiens l'horizon comme un fer rouge
dans le creux de ma main.
Glaciation à l'intérieur de l’œuf,
je glisse en toi d'immenses plaques de grès et de temps.
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Extrait de Pensée brûlée idem de Rodrigue Marques de Souza, peintures de Stéphanie Ferrat (2013)
Istanbul
en une seule fraction
dans le coeur
moins que cela
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| (peinture originale) |
une part moins seule de nuit
une part
une brève part de temps
la fraction venue comme les deux mains
sur mon cou inexistantes
en une seule nuit une fraction
contre une part de temps
sur
mon
cou
oublié
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Extrait d'Exitoire de Billy Dranty, encre d'Hélène Marcellin (2013)
En finir. Avec le rite d'insuffler
vie au pire, de boomeranguer
tout uppercut. Glas d'obéir
à la toute clarté noire des
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| (livret) |
Décontamination.
Broc reversé
déversant laid de trop
vu. Les torts sont partagés
mais le partage est mort. Vitale
déconnexion et le vide pour décor.
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Et qu'est-ce que nous faisons, à longueur de vivre, sinon coller du présent sur de la mémoire ou du désir, et inversement, de la hantise sur du réel, et inversement, dans une perpétuelle quête de sens pour ce qui n'en a pas?
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| (livret) |
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Extrait de Pris de froid de Pascal Commère,gravures de Martine Rastello (2012)
La terre parle il dit, la
salamandre parle
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| (gravure originale) |
ce qui
dans l'épais
du langage
parle
La terre. La matière
tue
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Extrait de Il ne suffit pas d'un tas de cendres pour faire un homme de Corinne Le Lepvrier,peintures d'Isabelle Marcelin (2012)
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| (dessin original) |
désormais
te voir de loin
te voir à perte de vue
combien de temps
raisonnablement
pour de cendres devenir cantique ou vent?
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Extrait de Huit variations de Cédric Lerible, peintures de José Renucci (2012)
Couché là dans l'effervescence de l'écriture
- mais ne serait-ce pas un repos? - le mot
cherche sa verticalité à l'aplomb de la page.
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| (livret) |
Vaine trace qu'un nouveau cerne croit
délimiter. La main peut-elle apprivoiser
l'esprit? Le corps s'allonge, poursuit sa casse.
Qu'un accident vienne témoigner d'un nouvel
état, fer ne vaut pas acier sur l'enclume.
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Brèves lacérations roches aux entrailles leurs mains nues leurs émois
La pierre qu'ombrage son poing relance un pan de nuit à n'égarer pour rien
Au monde depuis la perte qu'il fallut reperdre toujours pour se continuer
Et décider l'empierrement ici du tracé de son pas de ses mains négatives
Prendre par la foulure le foulé de la première herbe la rosée qu'on disperse
Par l'ombre du nuage la mue successive et l'indépendance du fruit dans l'arbre
Au plus bas il sera croqué ou fermentera de quelque chose rond la figure appuyée
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| (tirage photographique avant photocopie) |
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Extrait de Étoilement de Nicolas Jaen, photographies de Danièle Flayeux (2012)
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| (tirage photographique avant photocopie) |
Gel, une circulation d'oiseaux polaires des pensées de
Givre des fleurs fossilisées leur soeur de pluie s'évase en-
dehors des routes jonchaies parallèles halètements de bêtes
Ou rien la terre dort nue tourmentée sa couverture glisse
Mes pas aujourd'hui reculent devant l'arbre ressuscité
Le fruit a le temps de vivre au dos de la plus jeune feuille
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Extrait de Route de Mary-Laure Zoss, peintures de Philippe Guitton (2012)
sur dos fendu, pour quel aller ou retour à flanc de ravin tiré, le vide tenu par ses tranchants?
poignant décompte, sur cette même route, des caisses, des caisses encore on inventorie, qu'on pourrait bourrer, des fondrières et tessons de schiste; chevillés aux parois de la nuit les néons lèvent la poussière sous les câbles.
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| (exemplaire 1/3 avec peintures originales) *** |
Extrait de Prose de l'Arbre de Gérard Lecomte, dessins de Mitsuo Shiraishi (2012)
Les voix
L'arbre du soleil vert portant des lumières, des
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| (livret) |
boutons d'or, lanternes pour éclairer la route.
Mon arbre mangeur d'étoiles, pluie de pétales
d'un blanc pur sous la lune.
Qu'il redevienne herbe, simple brin d'herbe.
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Extrait de Vibrations des silences de Marie Rousset, dessins de Françoise Cuxac (2012)
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| (dessin original) |
je ne sais pas le
nom d'une origine
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Extrait de Territoire extérieur d'Anders Hallengren, dessins de Madlen Herrström (2011) |
| (encre originale) |
Vers ce chemin
De nuages blancs-monologue,
Monologue des temps lointains
Nous lançons des appels dans l'espace
A vouloir se jeter
Les bras ouverts dans l'interminable vent
Hésitant, doutant, désespérant, disparaissant
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Extrait de Fente de l’amour de Christiane Veschambre, dessins de Madlen Herrström (2011)
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| (dessin original) |
dans la nuit de l’après-midi
ville
la nuit comme une neige
épaisseur chaude
savoureuse
ton épaule
me consiste
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Extrait de Rencontres en chemin de Thilda Lehacque, encres de Pierre Passani (2010)
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| (encre originale) |
sur la falaise striée
fonte des neiges
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Extrait d’Où vas-tu dans la forêt ? de James Sacré, photographies de Magali Ballet (2010)
Le froid dans les doigts, le travail
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| (livret) |
A chaque fois comme si la forêt défaite
La peur apaisée dans la lumière, pourtant
Rien de si tranquille
On a tout compris malgré que causer
fort
Nous affirme en gestes sûrs.
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Extrait de Jour cinq, les noix de Louise Warren, dessins de Sylvie Lebon (2009)
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| (livret) |
le geste attentif et lent
soulève une douce chaleur
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| (peinture originale) |
je regarde le ciel à travers le chant étroit des
briques je découvre des terres oubliées
c’est ainsi que je vis
collé à ce qui disparaît
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Extrait de Trolle de Caroline Sagot Duvauroux, encres de Jean-Paul Héraud (2008) |
| (encre originale) |
sueur d’eau douce l’aube à pré
va la route bécasse ! bec au vent d’avant
plonger
vers l’irrattrapable sans cesse
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| (peinture originale) |
à la surface d'une nuit
noyaux
l'un vers l'autre
cercles autour des laines
l'inverse dans le noir
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